Phytoplancton, zooplancton, l'indispensable nourriture de démarrage pour l'élevage de vos larves et alevins.


Phytoplancton             Zooplancton             Rotifères              Copépodes              Autres zooplanctons               Artémias




                            Les alevins et les larves de crustacés marins sont le plus souvent de très petite taille. Ils sont en général incapables d'absorber dès leur naissance des nauplies d'artémia. Il faut donc leur fournir une alimentation de taille adéquate afin de ne pas les voir mourir de faim en quelques jours.
                            D'autre part, outre la taille de l'aliment, sa valeur nutrituve est essentielle, l'apport d'acides gras polyinsaturés étant un élément capital dans la réussite de l'élevage des animaux marins. Parmi les espèces  zooplanctoniques marines les plus faciles à se procurer et à maintenir avec un peu d'expérience, on trouvera en première ligne  les rotifères de l'espèce Brachionus plicatilis. Le nourrissage du zooplancton avec un phytoplancton adapté permettra de lui conférer de bonnes qualités nutritionnelles. Des souches de phyto et de zooplancton sont disponibles sur commande auprès de certains détaillants spécialisés, on les trouve également aisemment en VPC, certains distributeurs spécialisés vous fourniront des kits d'élevage complets.










           
                Si certaines larves se nourrissent partiellement directement de microalgues, celles-ci sont surtout utilisées pour cultiver et enrichir le zooplancton. Il est essentiel d'avoir toujours à disposition des quantités suffisantes de phytoplancton, celui-ci représentant le premier maillon de la chaine alimentaire indispensable que vous allez devoir recréer pour nourrir vos larves.
                             La culture de ces micro-algues est en théorie facile, il suffit en effet, après s'être procuré une souche, d'en ensemencer un récipient transparent rempli d'eau de mer vieillie (les nitrates sont un engrais idéal pour les algues) totalement exempte de toute trace de traitement médicamenteux, d'aérer sans excès et d'éclairer copieusement au moins 12 heures sur 24. Il faut maintenir ce récipient à l'étuve entre 25 et 30 °. Si ces conditions sont correctement appliquées l'eau de la bouteille verdira en 7 à 10 jours. Il faudra alors repiquer la souche dans 2 ou 3 autres bouteilles identiques, neuves et propres, afin de maintenir et multiplier la souche de phytoplancton.

                            En pratique les choses sont en fait assez compliquées car la cinétique de la croissance des algues nécessite une surveillance et un repiquage permanent des cultures et le succès passe par un travail totalement aseptisé afin d'éviter les contaminations zooplanctoniques et bactériennes qui auraient raison de vos efforts en quelques jours.

                             Une solution plus simple, bien que moins "autonome" consiste à s'approvisionner en microalgues concentrées vivantes auprès d'un fournisseur spécialisé.









Brachionus plicatilis

           

                            Brachionus plicatilis est l'un des représentants de la famille des rotifères marins.                             Il existe en fait deux variétés de B. plicatilis, l'une dont la taille est approximativement de 120 microns, taille excessive pour certaines espèces comme Gramma Loretto et les demoiselles, et une autre de morphologie strictement identique mais dont la taille adulte n'excède pas 80 microns. L'élevage et la multiplication de la souche est aisée dès lors que l'on produit en quantité suffisante le phytoplancton qui la nourrira.
                            On utilise traditionnellement l'algue unicellulaire Dunalelia salina, mais toutes les espèces d'algues produisant de l'eau verte permettent d'alimenter et de multiplier la souche de Brachionus. Les résultats de la culture varient en fonction de l'algue utilisée, les meilleurs semblant être obtenus avec Tetraselmis sp.
                           La première étape réside donc dans la production intensive de phytoplancton. L'une des bouteilles, une fois l'eau bien verdie, pourra alors être ensemencée avec la souche zooplanctonique. Vous n'aurez rien d'autre à faire que de réduire le brassage au minimum permettant d'éviter la sédimentation des Brachionus.
                            En 10 jours environ votre récipient sera envahi par les rotifères, la couleur verte de l'eau aura disparu et sa teinte sera alors brun clair. L'observation à la loupe permet de voir des milliers d'organismes planctoniques nager activement. La maintenance quelques jours de plus aboutira immanquablement à la mort de tous les individus. C'est donc avant leur disparition qu'il vous faudra repiquer la souche sur une nouvelle bouteille de phytoplancton. L'un des points essentiels est de toujours disposer de phytoplancton, c'est pourquoi il ne faut pas hésiter à en produire en quantité et à le filtrer régulièrement sur un tamis de 10 à 20 microns afin d'éliminer toute trace de zooplancton qui aurait pu contaminer votre culture. C'est un point sur lequel vous devrez être particulièrement vigilant car c'est par la contamination lors des manipulations que l'on perd le plus fréquemment la précieuse souche de phytoplancton sans laquelle les rotifères mourront rapidement. Il faut alors se procurer une nouvelle souche et tout redémarrer à zéro....





Copépodes

           

                           Le terme de copépodes désigne un groupe conséquent de minuscules crustacés puisqu'il compte environ 14.000 espèces, il s'agit à ce titre du groupe représentant la plus importante biomasse du milieu aquatique. Les plus petites espèces mesurent à peine 200 microns et les plus grosses environ 10 millimètres. Les copépodes se nourrissent pour certains d'algues unicellulaires, alors que d'autres, carnassiers, chassent les protozoaires, les rotifères, voire d'autres copépodes de taille plus modeste.
                           Les espèces qui retiendront notre attention ici mesurent environ 1 millimètre à l'age adulte, ils sont donc trop gros pour nos alevins, en revanche, ils se reproduisent aisément et produisent en quantité des nauplies dont la taille minuscule (30 à 50 microns) en fait un aliment de démarrage de choix pour de nombreuses larves. Leur qualité nutritive est excellente, étant particulièrement riches en Oméga 3.





Ciliés, micro-crustacés, micro-vers et autres espèces planctoniques

           

                       Bien qu'à notre connaissance aucune communication dans les médias aquariophiles destinés aux amateurs n'en fasse état, il existe de nombreuses autres espèces planctoniques, de taille adéquate, tout à fait utilisables comme aliment de départ.
                        Leur mode de culture est strictement identique à celui des rotifères. Le problème réside ici dans le fait de se procurer la souche de départ. Les coquilles d'huîtres, ainsi que l'eau contenue dans ces dernières et dans tous les bivalves marins que vous pourrez vous procurer sont un bon moyen de découvrir une souche. Le filtrage sur tamis de 20 microns de l'eau de marais salés des zones littorales ou de l'eau prélevée au beau milieu des colonies de varech à marée basse est également une méthode intéressante.
                        Pour se lancer dans ce type de technique il vous faut disposer au minimum d'une loupe binoculaire x 800 et si possible d'un microscope. Ceci s'adresse aux amateurs avertis et touche aux domaines professionnels, ce qui touche aux limites des prétentions de ce site....





Nauplies d'artémias

           

                       Les nauplies d'artémia restent un aliment incontournable, en ce sens que les alevins qui commencent à en absorber peuvent en général êtres considérés comme sauvés.
                       Cependant ce qui est vrai pour les alevins de poissons ne l'est pas pour les larves de crustacés. En effet celles-ci dévorent immédiatement les jeunes nauplies que vous leur proposez, les difficultés d'élevage résident ici à un autre niveau, nous y reviendrons (rubrique "vécu").

                       L'obtention de nauplies ne pose aucun problème: versez l'équivalent d'une cuillère à moka d'oeufs d'artémias (disponibles chez tous les détaillants) dans un verre à moutarde d'eau de mer, brassez fortement avec un petit diffuseur, maintenez à 25°, vous obtiendrez en 20 heures environ des nauplies fraîches.
                        Retirez alors le diffuseur et placez le récipient à proximité immédiate d'une source de lumière. Les nauplies, photophiles, vont se masser à proximité de la source lumineuse. Les oeufs non éclos reposent sur le fond et les coquilles vides flottent en surface. Vous n'avez plus qu'à aspirer judicieusement les nauplies sans aspirer les oeufs. Pour affiner encore le tri vous pouvez rejeter le produit de votre aspiration dans un récipient rempli d'eau de votre bac et renouveler l'opération. N'oubliez pas de replacer le diffuseur dans le récipient pour maintenir vos nauplies en vie jusqu'au prochain prélèvement.
                       Seules les nauplies fraîchement écloses (moins de 24 heures) devront êtres utilisées comme aliment de démarrage; Tout d'abord pour des raisons de taille (le nauplius subissant une croissance de 150 % au cours des 24 premières heures) et d'autre part en raison de la baisse rapide de leurs qualités nutritives une fois le vitellus de la nauplie consommé. Les nauplies plus âgées pourront êtres utilisées, si tant est qu'elles aient été convenablement nourries avec du phytoplancton, comme aliment pour vos alevins de plus grande taille.

                       Il est essentiel de bien rincer les nauplies sous un filet d’eau douce froide avant de les distribuer afin d’éliminer les très fréquentes larves d’hydres qui risquent de compromettre la réussite de votre élevage. Les nauplies quand à elles supportent parfaitement ce traitement musclé.