En théorie, toute
espèce
produisant des
oeufs en captivité est susceptible d'être
reproduite. Avec les progrès technologiques
effectué par les fabricants de matériel d'aquariologie depuis une quinzaine d'années, la
qualité de l'eau offerte à nos pensionnaire
amène de plus en plus d'espèces à se
reproduire dans nos bacs. Les deux principaux obstacles que nous
rencontrons résident premièrement dans le recueil
non traumatique du produit de ponte des espèces aux oeufs
pélagiques ou dont les oeufs ne sont pas
prélevables avant leur éclosion (comme pour
Gramma loretto) et deuxièmement dans l'alimentation initiale
d'alevins à la bouche minuscule.
En ce qui concerne le premier point, il faut, pour recueillir les
larves, fabriquer une nasse à disposer en amont de
l'aspiration
vers la filtration. Le problème technique
à résoudre ici est d'obtenir un débit
suffisant pour aspirer les larves tout en étant suffisamment
faible pour ne pas les retrouver mortes collées au tamis,
tout réside dans le réglage du débit.
Il n'y a pas de recette universelle et chaque bac ayant ses propres
caractéristiques de volume et de débit de
filtration, seuls les essais répétés
permettront de définir les caractéristiques
précises du réglage convenant à votre
installation.
Quand à l'alimentation, outre les
classiques Brachionnus
plicatilis,
souvent encore trop gros pour la bouche de nombreux alevins, le
développement de la culture de zooplancton de
très petite taille est en cours. Outre la
production de
rotifères de petite taille, l'élevage de
copépodes
dans le but de recueillir leurs nauplies est une excellente
méthode, produisant un aliment d'excellente
qualité
pour les alevins car particulièrement riche en acides gras
polyinsaturés.
La production
d'espèces minuscules comme certains protozoaires est assez
périlleuse car l'absence
de pathogènicité de
certains d'entre
eux n'est pas formellement établie. Pour des raisons mal
maitrisées leur distribution est parfois
bénéfique, parfois catastrophique aboutissant
à la
mort des alevins. Il est probable en fait que ceci soit du à
la
contamination des souches par des bactéries
pathogènes.
Si c'est effectivement sur ce point que réside le
problème, la difficulté devrait pouvoir
être
facilement contournée par la culture dans un milieu
contenant un
antibiotique adapté, si tant est que celui-ci ne soit
toxique,
ni pour la souche planctonique, ni pour les alevins à qui
elle
est destinée.
Odonus niger | |
Ce superbe poisson est peu agressif envers ses congénères, il est fréquent d'observer dans les bacs des détaillants deux individus maintenus ensemble et ne montrant l'un envers l'autre aucun signe d'agressivité. Il est probable que l'acquisition de deux jeunes poissons, d'une taille de 4 cm environ aboutisse à la formation d'un couple. La ponte a déjà été observée dans des bacs de grand volume. Elle semble se dérouler, tout comme la surveillance des oeufs selon un rite voisin de celui des Cichlidés. Dans la nature, les balistes pondent sur un substrat rocheux et le large territoire que s'approprie le couple est énergiquement défendu, les balistes n'hésitant pas à attaquer les plongeurs s'approchant du disque de ponte, même à plusieurs mètres... Pour cette raison, les tentatives de reproduction de cette espèce ne pourront être tentées qu'au sein d'un bac spécifique, dont le volume se devra d'être au minimum de 450 litres. |
Synchiropus splendidus | |
Il s'agit d'une belle espèce, facile à maintenir si tant est qu'elle le soit dans un bac ancien où la microfaune indispensable à son alimentation est bien installée. Le mâle est reconnaissable à sa première nageoire dorsale, plus longue que chez la femelle. La ponte a lieu en fin de journée et les oeufs, pélagiques, sont lâchés en pleine eau. La reproduction semble avoir été menée avec succès. Les oeufs, une fois récupérés, ont été incubés à 24°. Ils ont donné naissance en 6 jours à de minuscules alevins qui furent nourris avec des protozoaires et des nauplies de copépodes. Un de ces alevins a survécu. A 3 mois il mesurait 2,5 cm et avait une robe identique à celle des adultes. |
Pseudochromis paccagnellae | |
A ne pas confondre avec Gramma loretto qui présente une robe similaire si ce n'est que l'avant du corps est plus rose chez Pseudochromis p. Ce petit poisson est facile à maintenir si les conditions générales sont correctes. La formation d'un couple, comme pour Gramma loretto passe par l'acquisition d'un gros et d'un petit individu. La reproduction également est comparable à celle de G. loretto, la ponte a lieu au sein d'un nid, surveillé par le mâle. Après une période d'incubation de 10 jours environ, l'éclosion se fait peu après l'extinction de la lumière. Les alevins, de 3 à 5 mm se nourrissent de nauplies de copépodes dans un premier temps puis de rotifères. L'espèce semble reproduite régulièrement dans certaines fermes d'élevage, mais ici encore nous rencontrons trop peu souvent des spécimens d'élevage dans les bacs des détaillants. Des expériences semblent avoir été réussies pas des amateurs . |
Pseudanthias squamipinnis | |
Ce sympathique poisson ne pose guère de difficultés pour obtenir un couple, en effet, les juvéniles sont tous des femelles et au sein d'un groupe, le dominant se change en mâle. La différence de robe devient évidente, la coloration du mâle est beaucoup plus prononcée, tirant sur le rouge violacé, alors que la femelle est orange clair. Enfin la nageoire dorsale des mâles est plus longue que chez la femelle. La maintenance exige une eau de qualité irréprochable. La ponte peut être obtenue en maintenant un mâle avec 3 ou 4 femelles dans un bac de hauteur suffisante. Elle se déroule en général après l'extinction de l'éclairage principal, en particulier si on maintient une lumière actinique. Les oeufs sont pélagiques. A notre connaissance, aucune tentative d'élevage n'a été menée à terme. |
Assessor macneilli | |
Il s'agit d'un petit poisson de 6 cm environ, de morphologie voisine à celle des Gramma. Il doit être maintenu en groupe de 3 à 5 individus, dans un bac présentant de nombreuses cachettes. Une fois la délicate phase d'acclimatation passée, en raison de son caractère timide, la maintenance ne semble pas poser de problèmes particuliers. Des pontes ont été observées, le mâle pratique l'incubation buccale pendant une quinzaine de jours, puis les alevins sont lâchés en pleine eau. Ils ne possèdent pas de réserve vitelline et doivent donc être nourris immédiatement après leur récolte. Leur petite taille imposera probablement l'utilisation de protozoaires ou de nauplies de copépodes. Pas de communication sur des essais d'élevage réussis... |